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Mythes et légendes de Périllos
23 janvier 2012

Quand des terres de Périllos appartenaient à un monastère

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Nous allons aujourd'hui donner un petit coup de pouce à ceux qui, impressionnés par les légendes de Périllos, y chercheraient malgré tout un fond de vérité et surtout le tombeau royal et sacré qui serait caché en ces lieux.

C'est grâce aux recherches historiques que vous gagnerez du temps. Les belles terres de Périllos sont si vastes et difficiles à explorer.
C'est avant tout grâce à ce que ne veulent pas dire ces contes que vous vous économiserez sur le terrain.

A la lecture de diverses histoires récentes, les seigneurs de Périllos étaient tout-puissants en et hors de leur domaine. Sur ce propos nous avons déjà légèrement soufflé sur le voile qui masque un mythe dans toute sa splendeur. Nous ne le lèverons pas plus pour l'instant, mais dans "Une pierre blasonnée mine de rien fait un four" nous vous avons livré un texte qui démontrait qu'il n'en était rien (Ref 1). En cette occasion, en 1296, le Roi d'Aragon avait du arbitrer un différend entre le seigneur de Périllos et des habitants des lieux voisins. Et ces seigneurs ont fait des concessions. L'étude historique demontre que seules deux générations ont été plus remarquables, mais certainement pas toutes puissantes. On ne trouve cela que dans les contes, nullement dans la vie réelle, ni hier ni aujourd'hui ni pour personne. Ces deux générations étaient plus proche des dirigeants et ne le devaient qu'à leurs seuls mérites dans leurs fonctions, comme d'autres familles locales dont les noms se retrouvent dans "l'Histoire du Roussillon" (Ref 2). Rien n'était jamais totalement acquis.

Nous lisons aussi que la famille de Périllos serait restée maîtresse fort longtemps en ces lieux, en incorporant bien évidemment Ramon de Perellos y Roccaful comme participant pour réaliser ce challenge. Nous l'avons vu plusieurs fois, l'Histoire disqualifie indubitablement ce dernier. Seule une légende a le pouvoir de nier l'évidence et faire en sorte que les Pérellos perdurent en ces lieux jusqu'au 18eme siècle (1720, décès de ce grand Maître de l'ordre de Malte). Il est historiquement incontournable que la branche des Pérellos se soit éteinte avant d'arriver aux années 1500. Les terres et le château de Périllos leur ont survécu et leur histoire s’est confondue avec celles d'autres seigneurs. Si vous nous suivez depuis le début et avez lu les pages précédentes de ce blog, vous avez eu accès à toutes les preuves historiques.

Après nous avoir assuré de la toute puissance de ces seigneurs de Périllos et de leur extraordinaire longévité, les légendes, pourquoi se priver, n'avaient plus qu'à les désigner volontaires comme gardien du tombeau royal et sacré.

C'est ici que l'Histoire va vous aider à rétrécir le champ de vos recherches sur le terrain.
Que ne peuvent surtout pas vous dire les légendes puisque finalement les seigneurs de Périllos étaient des hommes comme les autres alors qu'elles nous assurent du contraire ?
Simplement que les terres de Périllos n'appartenaient pas dans leur intégralité à ces seigneurs.
Or, comme ils sont supposés être les gardiens de la parcelle royale et sacrée, elle devrait donc obligatoirement être soumise à leur autorité.
En éliminant ce qui ne leur appartenait pas, vous gagnez du temps !
Comment procéder ?

Les légendes nous tiennent des propos aussi fantaisistes qu'irréalistes. Une fois acquis que les Supers Héros dotés de pouvoir (en l'occurence un secret légendaire) ne peuvent exister que dans les contes, il suffit de se pencher sur les faits réels.

Que se passait-il en ces années où les monastères fleurissaient un peu partout ?
Les seigneurs s'empressaient de leur confier des terres. Et voyez-vous, les seigneurs de Périllos n'ont pas dérogé à la règle.
Il suffit donc de recenser les possessions des monastères et vous éliminerez de facto des "pasquiers" à parcourir.

En suivant ce schéma, dans la littérature, nous avons trouvé trace de "pasquiers" appartenant à l'abbaye de Sainte-Marie de Jau (diocèse d'Elne) qui étaient situés sur les terres des Périllos (Ref 3). Il faudrait aller fouiller dans les archives pour voir si les limites ou les descriptions de ces "pasquiers" existent. En ce qui nous concerne, ayant analysé toutes les légendes modernes de Périllos et constaté à quel point elles tordent le cou sans vergogne à l’Histoire, nous ne cherchons pas ce tombeau que nous jugeons  imaginaire. Nous n'avons donc pas été plus avant.

Maintenant quand vous lirez ceci, qui n'est qu'un résumé de diverses légendes : "Les Seigneurs de Périllos furent les seuls propriétaires de la Commune jusqu'aux environs du XVIIe siècle" (Ref 4), vous saurez que vous êtes dans le mythe et le légendaire, certainement pas dans la réalité ni dans l'Histoire. Ils n'ont été propriétaires que jusqu'à l'orée du XVIeme siècle et ils n'étaient pas les seuls propriétaires.

Alors ce soi-disant tombeau extraordinaire qui existerait sur les terres de Périllos est-il vraiment au bon endroit ? Sur une terre qui n'appartenait pas à l'abbaye ?
Bien sûr, forcément, puisque ce n'est qu'une légende parmi des légendes, il sera au bon endroit.

Nous ne sommes pas devant un écran de fumée pour cacher un fait, par exemple pour ne pas vous simplifier la tâche si vous le cherchez. Non, nous sommes devant une création pure et simple. Les légendes de Périllos ne disent que ce qui les arrange, travestissant des faits banaux qui les dérangent au profit du mythe dans lequel elles se complaisent.

             Note :

  un pasquier est un pâturage

 

            Bibliographie :

Ref 1 : Histoire du Roussillon par Jean de Gazanyola, chez J.-B. Alzine à Perpignan, 1857

Ref 2 : Histoire du Roussillon tome 1 et 2 de Dominique Marie Joseph Henry, Paris imprimerie royale 1835

 Ref 3 : Société agricole, scientifique et littéraire des Pyrénées Orientales, onzième volume, année 1858, article "Monastères de l'ancien diocèse d'Elne" par B. Alart.

 Ref 4 : La quête de Saunière de Rennes-le-Château à Périllos de André Douzet et Philip Coppens aux éditions Bussière, 2008

 

 

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